Si vous êtes sur le point de reprendre un business web, pourquoi devez-vous songer aux retraitements comptables et comment vous y prendre ?
Fondateur du cabinet Excilio, Amine Tber accompagne au quotidien les entrepreneurs du web dans la structuration et la gestion comptable, fiscale et juridique de leurs activités. Expert-comptable inscrit à l’Ordre, il a développé une expertise reconnue dans les secteurs de l'e-commerce, du trading, des marketplaces et des activités en ligne à forte croissance.
Reprendre une entreprise digitale est souvent perçu comme un investissement stratégique, porteur de potentiel.
Mais décider de racheter un site e-commerce, un SaaS, une plateforme de formation ou un business de contenu ne se fait pas uniquement sur la base de chiffres affichés dans une liasse fiscale. Ces activités, souvent faiblement structurées comptablement, doivent être analysées avec un regard d’expert.
C’est là qu’interviennent les retraitements comptables, une étape cruciale pour comprendre la performance réelle de l'activité avant une reprise.
Voyons pourquoi les retraitements sont fréquemment nécessaires et les données comptables à retraiter en priorité si vous êtes sur le point de faire l’acquisition de business digital.
Un bilan comptable classique ne reflète pas toujours fidèlement la réalité économique d’un business digital. Le vendeur a pu y intégrer des dépenses personnelles, sous-payer sa propre rémunération, lisser certains coûts ou encore profiter d’aides exceptionnelles…
Cette vue est partielle est clairement insuffisante pour se faire une véritable idée des performances comptables du business cédé.
Or, en tant que repreneur, vous devez raisonner à partir d’une situation "normalisée". Concrètement, quel résultat si la société était gérée avec une structure et une stratégie professionnelle, sans biais ?
Dans ce cadre, les retraitements permettent donc :
Cette démarche est essentielle pour prendre une décision d’investissement éclairée. Avec une focalisation sur certaines données clés en particulier.
Charges personnelles de l’ancienne direction, modèle de rémunération, charges exceptionnelles, aides perçues, coûts pour le développement, KPi financiers (trésorerie, BFR)… Voici la liste des retraitements comptables à superviser dans le rachat d’une activité dans le web.
Il est fréquent que des dirigeants dans le business web fassent passer certaines dépenses personnelles dans la société : abonnements en tous genres, déjeuners, vacances « déguisées » en séminaires, achat de matériel, etc. Ces dépenses réduisent artificiellement le résultat concret de l’entreprise.
Exemple classique : un e-commerçant intègre son loyer personnel dans les charges. Le retraitement permet d’augmenter le résultat économique en le réintégrant.
Certains dirigeants se versent peu ou pas de rémunération pour booster le résultat de leur société afin de maximiser leurs chances de vendre à un meilleur prix lors de la cession. C’est certainement légitime, mais si vous reprenez l'activité, vous devrez probablement prévoir une rémunération pour vous (ou un manager), parfois supérieure à celle en place.
Cas fréquent : un SaaS affiche 50/60k€ de résultat net, mais le fondateur ne se verse rien en réalité en guise de rémunération. On doit donc retraiter une rémunération de marché (ex. 40k€), réduisant la performance réelle à 10/20k€.
Un exercice comptable peut comporter des dépenses ponctuelles qui ne se reproduiront pas : rebranding, migration d’outil, content factory, etc. Ces coûts doivent être lissés ou isolés.
Il en va de même pour des événements non anticipés comme un litige juridique, un incident technique majeur ou une dépense exceptionnelle liée à une restructuration temporaire. Ces éléments peuvent fausser l’analyse de la rentabilité structurelle s’ils ne sont pas retraités convenablement.
Certains business ont pu bénéficier de subventions : aides à l’innovation, PGE, crédit d’impôt, etc. Il faut neutraliser leur impact sur le résultat, d’autant plus si elles ne sont pas reconductibles.
D’autres ont perçu des soutiens exceptionnels comme le PGE ou l’exonération de certaines charges pendant le COVID. Ces éléments, bien qu’intéressants sur le moment, peuvent fausser l’analyse du résultat en 2025. Vous devez donc neutraliser leur impact dans le calcul de la performance structurelle. Il convient aussi de vérifier si certaines aides sont liées à la personne du cédant ou à une implantation géographique spécifique, ce qui peut changer la donne.
Dans les business SaaS, les plateformes web ou les activités de contenu, il est courant de constater l’activation comptable de certains coûts de développement ou de production : création d’un logiciel, investissement SEO, tournage de vidéos… Ce traitement permet d’amortir ces dépenses sur plusieurs exercices, ce qui améliore artificiellement le résultat à court terme.
Pourtant, tous ces coûts ne devraient pas nécessairement être immobilisés : un contenu à durée de vie limitée ou une fonctionnalité non déployée peut relever d’une charge immédiate. L’analyse doit donc porter sur la nature exacte de chaque dépense, sa pérennité, et sa réelle contribution à l’actif de l’entreprise. À cette échelle, le retraitement consiste à repasser en charge ce qui n’aurait pas dû être activé, afin de refléter une image plus fidèle et prudente de la performance.
Dans l’e-commerce ou le SaaS, une mauvaise gestion du BFR (stocks, délais clients/fournisseurs) peut déstabiliser la trésorerie. Dans un modèle e-commerce, des stocks mal gérés ou des délais de livraison longs peuvent créer des tensions de trésorerie durables. Dans un modèle SaaS, des clients facturés annuellement mais payant en plusieurs fois peuvent fausser la perception du cash disponible.
Le retraitement consiste ici à modéliser un BFR “cible” en tenant compte d’une gestion saine : délais de règlement standards, niveau de stock optimisé, encaissements réalistes. Il s’agit également d’analyser si la trésorerie actuelle est structurellement excédentaire (grâce à des abonnements en avance, par exemple) ou conjoncturelle. Cela permet d’anticiper des besoins de financement post-reprise, et d’éviter d’être mis en difficulté dès les premiers mois d’exploitation.
Les retraitements comptables permettent de recalculer un EBITDA "retraité", base de travail pour une valorisation par multiple. Ils peuvent aussi éviter les surestimations du prix d’achat, ou justifier des clauses d’earn-out en fonction de la performance future.
Exemple déjà vu : un média montre 80k€ de résultat net, mais une fois retraité des aides et des charges personnelles, le résultat économique est finalement de 45k€. Cela modifie fortement la valorisation ! Le repreneur a su à quoi s’en tenir et négocier la cession en fonction de ces retraitements.
Analyser un business web demande une lecture fine de ses chiffres. Un expert-comptable spécialisé dans le digital peut :
C’est aussi une garantie pour les investisseurs ou partenaires financiers, en un sens. Chez Excilio, nous accompagnons de nombreux projets de reprise de business digitaux. Nous utilisons des outils modernes et redoutablement efficaces (comme Pennylane) pour reconstituer les performances passées, retraiter les flux, construire des modèles financiers comparables et fiables.
Les retraitements comptables sont bien plus qu’une formalité technique : ils sont la clé pour prendre une décision rationnelle et éclairée lors d’une reprise d’activité web. En corrigeant les biais, ils permettent de voir clair, d’anticiper les risques et de poser une base solide pour négocier le prix de cession.
Un accompagnement par un cabinet spécialisé comme Excilio est un réel levier de sécurité et de performance pour votre projet de reprise, nous pouvons en discuter quand vous le voulez.
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La vérité, c’est que tu n’as pas besoin de tout maîtriser. Ce qu’il faut, c’est savoir par quoi commencer, quoi prioriser, et comment t’entourer intelligemment.
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